Le chant des partisans :
Ami entends-tu
Le vol noir des corbeaux Sur nos plaines. Ami entends-tu Les cris sourds du pays Qu'on enchaîne, Ohé partisans Ouvriers et paysans C'est l'alarme! Ce soir l'ennemi Connaîtra le prix du sang Et des larmes… Montez de la mine, Descendez des collines, Camarades. Sortez de la paille Les fusils, la mitraille, Les grenades. Ohé! les tueurs A la balle et au couteau Tuez vite! Ohé! saboteurs Attention à ton fardeau… Dynamite… C'est nous qui brisons Les barreaux des prisons Pour nos frères. La haine à nos trousses Et la faim qui nous pousse, La misère. Il y a des pays Où les gens au creux des lits Font des rêves. Ici, nous vois-tu Nous on marche et nous on tue Nous on crève… Ici, chacun sait Ce qu'il veut, ce qu'il fait Quand il passe Ami, si tu tombes, Un ami sort de l'ombre A ta place. Demain du sang noir Séchera au grand soleil Sur les routes. Chantez compagnons, Dans la nuit, la liberté Nous écoute… Ami, entends-tu Les cris sourds du pays qu'on Enchaîne!… Ami, entends-tu Le vol noir des corbeaux sur nos Plaines !… Maurice Druon et Joseph Kessel. |
ANALYSE DU POÈME:
Ce poème a été écrit pendant la Seconde Guerre mondiale. Il s'adresse au peuple français. « Le vol noir des corbeaux » est une métaphore qui désigne les avions qui survolent la France. « Cris sourds » est une oxymore. Le pays est personnifié car on dit qu'il est enchaîné. Les cris sourds sont ceux des résistants français car la France est martyrisée par l'Allemagne. L'occupation des Allemands en France conduit à pousser des cris de révoltes chez les résistants français. Le vocabulaire utilisé ici exprime la désolation de l’occupation tout autant que l’espoir de défendre les valeurs de la République, et principalement la liberté. Les strophes sont des quatrains. Les rimes sont suivies ou plates. Les phrases sont injonctives car elles donnent des ordres. Les verbes sont à l'impératif. L'auteur utilisent ce mode pour donner un ordre ou un conseil puis pour lancer un appel au combat. Il y a trois anaphores: « Ici », « Ami », et « Ohé ». Elles donnent l'impression d'une interpellation, pour attirer l'attention des Français. La strophe 4 est porteuse d'espoir de victoire car il dit que l'ennemi périra quoiqu'il arrive. La justification se trouve dans le dernier vers: « Chantez compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute ». Ce chant et poème incite à résister. « Ami, partisans, ouvriers et paysans, saboteurs, camarades, tueurs, compagnons » sont appelés à résister. Le partisan est un combattant volontaire qui n’appartient pas à une armée régulière. Camarades et compagnons ont une connotation politique et indique l’appartenance à un groupe. Mais tous les Français libres sont appelés à rejoindre le mouvement. La Résistance est l’armée des ombres et le combat s’organise depuis le maquis et avec des réseaux. |
La complainte du partisan :
Les Allemands étaient chez moi
On m'a dit "Résigne-toi" Mais je n'ai pas pu Et j´ai repris mon arme Personne ne m'a demandé D'où je viens et où je vais Vous qui le savez Effacez mon passage J´ai changé cent fois de nom J´ai perdu femme et enfants Mais j´ai tant d´amis Et j´ai la France entière Un vieil homme dans un grenier Pour la nuit nous a cachés Les Allemands l´ont pris Il est mort sans surprise Hier encore, nous étions trois Il ne reste plus que moi Et je tourne en rond Dans la prison des frontières Le vent souffle sur les tombes La liberté reviendra On nous oubliera Nous rentrerons dans l'ombre. Anna Marly Neuf balles |
Dans ce poème, les rimes ,quand il y en a, sont embrassées et et montrent le côté tragique de la choses.
La chanson est une aventure qui raconte la vie d'un héros, le partisan qui défend ses idées. Le poème est écrit à la première personne du singulier: elle représente les partisans. Le personnage fait des sacrifices ainsi des preuves de courage et d'abnégation. Le héros est seul: ''Nous étions trois/ il ne reste plus que moi''. ''Mais j'ai tant d'amis et la France entière'' modifie cette image de solitude et redonne de l'espoir. En échange de ses actes le héros ne demande pas à être reconnu. Le résistant est anonyme, il change de nom, d'identité: ''Nous rentrerons dans l'ombre''. Le héros va être oublier comme les autres après l'accomplissement de leur mission : libérer la France. |
Neuf balles dans mon chargeur
pour venger tous nos frères. Ça fait mal de tuer C'est la première fois. Sept balles dans mon chargeur. C'était si simple. L'homme qui tirait l'autre nuit C'était moi. Madeleine Riffaud |
Ce poème est un quatrain composé de distiques écrient en vers libres.
L'auteur a décidé de construire son œuvre sur un support court et bref pour faire passer l'émotion qui s'en dégage. Elle veut faire comprendre les regrets de tous face à la mort, mais aussi la facilité et la rapidité du geste. Le message que la poète veut nous transmettre est que la mort est si facile a atteindre mais ses répercutions sont douloureuses. Ce poème nous montre clairement la violence et l'importance des émotions des actions pour résister. |