Maréchal Duconno
Maréchal Ducono se page avec méfiance,
Il rêve à la rebiffe et il crie au charron Car il se sent déja loquedu et marron Pour avoir arnaqué le populo de France. S’il peut en écraser, s’étant rempli la panse, En tant que maréchal à maousse ration, Peut-il être à la bonne, ayant dans le croupion Le pronostic des fumerons perdant patience ? À la péter les vieux et les mignards calenchent, Les durs bossent à cran et se brossent le manche: Maréchal Ducono continue à pioncer. C’est tarte, je t’écoute, à quatre-vingt-six berges, De se savoir vomi comme fiotte et faux derge Mais tant pis pour son fade, il aurait dû clamser Robert Desnos |
Le poème est écrit en vers. Les rimes sont embrassées et suivies. Il se compose de quatre strophes: deux quatrains, et deux tercets. Ce sont des alexandrins. C'est un poème écrit en jargon Parisien.
Le ''Maréchal Ducono'' désigne, en faite, le maréchal Pétain. Le poète dénonce le mauvais choix des français pour gouverner le pays. Il fait une contre-propagande. Ce poème va briser la vision idéaliser que les français ont de Pétain. Ce poème va contredire la chanson de propagande du maréchal Pétain: ''Maréchal nous voilà''. Comme par exemple dans le passage de la chanson où l'ont dit '' Tous tes enfants qui t'aiment/ et vénèrent tes ans''. Le poème dit, lui, que Pétain est trop vieux pour diriger un peuple et est plutôt ''gâteux''. |
Lève toi et marche
Peuple mort, peuple muet,
peuple muré, peuple affamé, avec un gros poids de pierre sur la tête et sur le cœur ; Peuple du métro de tous les jours, avec ses chaussures de bois, et son livre qu'il lit, comme on s'évade par une fenêtre ouverte, un jour de printemps. Peuple français, peuple roumain, peuple bulgare, peuple grec, peuple serbe, et toi, peuple allemand, quand le temps sera-t-il venu ? La liberté n'a-t-elle plus de nom elle qui chaque matin était plus belle, comme une femme qu'on aime est plus jeune chaque matin. La liberté qui faisait crouler les châteaux et qui faisait lever les faux, et battre les fausses justices, la liberté n'a-t-elle plus de nom pour toi, ce matin ? Peuple sous le tas de pierre du silence. Peuple aux lèvres serrées, peuple aux membres brisés, au corps pantelant sous les bottes qui s'éloignent sur le trottoir, le miracle ne viendra que de vous et personne d'autre que vous ne dira comme à Lazare en son tombeau : " Lève-toi et marche… " Edith Thomas |
Ce poème est composé de cinq strophes et est écrit en vers libres. C'est un appel à la résistance.
Il est plusieurs fois répété les mots ''peuple'' et ''liberté''. Le mot ''peuple'' est employé dans tous types d'expansions comme ''peuple affamé'', ''peuple du métro'',''peuple grec'', ''peuple aux lèvres serrées''. L'auteur veut faire passer un message pour toutes les personnes se sentant oppressées par l'envahisseur, de plus la résistance à l'oppression est un des droits naturels cités dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789. Le mot Liberté est présent pour faire réagir les gens et leur montrer une nouvelle vision du monde, un monde qu'ils pourraient avoir. Dans la dernière strophe au vers 27 l'auteur met en place une métonymie: il utilise le mot ''Bottes'' pour qualifier les allemands (avant de voir les allemands, on les entends avec leurs bruits de bottes). Et enfin dans les trois derniers vers, le lecteur se rend compte que seul lui et personne d'autre ne pourra changer son destin. La conclusion de ce poème est que tous ceux qui peuvent se rebeller contre les allemands le fassent au plus vite pour leur avenir : personne ne peut penser à notre place. |